2024
Article "l'enfance de l'art" Florence Grivel pour la Gazette DUPLEX
2022-
Chronique à la 30 min dans L'émission VERTIGO par Florence Grivel sur la double exposition :
https://www.rts.ch/audio-podcast/2022/audio/yilian-canizares-et-arthur-hnatek-label-suisse-25853813.html
Article Jean Paul Blais et Yohei Nishimura dans "Le Nouvelliste" du 7 Septembre
Article dans LA LIBERTE du 12 mai "Peintures lumineuses et sculpture sur bois"
Article dans Le COURIER du 22 Avril

2020- Article dans SWISS CULTURE IN JAPAN 01-04
http//monyaart.jugement.jp/?eid=4077

2018- Les chambres noires de Jean Paul Blais
delarthelvetiquecontemporain.blog.24heures.ch
par jean-Paul Gavard Perret.
Illustration dans le magazine BILAN de mai 18
Article d'Etienne Dumont sur APERTI 2018.

2016- Article dans le VIF du 22.01.16 (Hebdomadaire Belge)
..."Un coup de coeur"dans l'exposition collective LKFF, Le Salon III "les monolithes emplis de mystères de jean paul Blais". Article de Michel Verlinden.

-LE REGIONAL octobre 2014 Rubrique culture, par Magaly Mavilia:

LE SILENCE DE LA PENSEE.

ENTRE BRILLANCE ET MATITE, ABSTRAIT ET TACTILE, LES OEUVRES MYSTERIEUSES DE JEAN PAUL BLAIS INTERPELLENT. RENCONTRE:

Cela fait 25 ans que vous travaillez autour d'une thématique, qu'est-ce qui vous conduit dans cette persévérance ?

J'ai toujours envie d'être surpris, de voir quelque chose qui suscite une interrogation, que les reflets de lumière, les lignes me surprennent. Je n'ai jamais eu l'envie de raconter ou de transmettre sinon cet étonnement. Comme une surprise face à un paysage, on devient spectateur presque malgré soi.

Avec le temps, les noirs s'approfondissent; sont-ils le tout, le rien, les deux à la fois?

Ce noir est le tout et le rien. Ce noir est une non-couleur, c'est une patine. Est-ce qu'on le regarde? Est-ce qu'on se laisse traverser par? C'est parfois une très belle couleur et parfois simplement un habillage autour de la pièce, j'ai envie que la couche soit recouvrante dans le sens d'une enveloppe. On est dans un symbole d'existence mais pas le descriptif de quelque chose.

Lorsque le regard se pose sur vos oeuvres, on a parfois l'impression que l'essentiel est à l'intérieur, derrière l'oeuvre, caché?

Oui, je le pense. La matière en soi est un support de rebond. Elle n'accroche pas, on peut laisser venir. En fait, nous sommes plus dans des parfums à laisser venir que des informations à aller chercher.

Malgré la matité et la dureté du matériau de base, une grande douceur émane du tableau qui se fait peau. Ressentez-vous l'acte de créer comme une mise à nu?

En tout cas pas une mise à nu de moi, je me sens l'auteur mais aussi le premier spectateur; je suis le premier à les regarder avec plaisir!. Malraux a écrit: " Qu'importe ce qui n'importe que moi ", les pièces sont toutes venues d'observation, d'une matière, d'une inclinaison de toit... il y a toujours au départ quelque chose qui a été observé et qui m'a surpris dans la réalité. C'est un cumulatif de dessins d'observation, de photos que je prends. Je me dis que ce qui m'a interpellé pourrait interpeller les autres.

Le Silence de la Pensée est une condition sine qua non pour vous à l'épanouissement?

Cette condition, tout le monde la vit, que ce soit en jouant au football ou devant son clavier, à partir du moment où l'on est pris par quelque chose avec lequel nous sommes en accord. Cet état nous le cherchons tous confusément...pratiquement c'est quand on descend du vélo que l'on se dit que la promenade était agréable, durant celle-ci nous étions totalement désencombré de pensées, c'est à dire totalement présent!

-JOURNAL ''LA CÔTE''LOISIRS ET CULTURE 25.09.13:

UN SILENCIEUX DIALOGUE.

LE LAUSANNOIS JEAN PAUL BLAIS PRESENTE à NYON SES FASCINANTS BAS-RELIEFS DONT LES LIGNES PURES SONT MAGNIFIEES PAR LA COULEUR NOIRE.
DANS LE SILENCE DE LA PENSEE:

Ne déviant pas de son propos depuis prés de 25 ans, l'artiste Lausannois jean paul Blais poursuit avec persévérance son intime dialogue avec le noir et le bois. Conjuguant la sculpture et la peinture, il bâtit
avec rigueur et sensibilité une oeuvre de fascinante originalité. Sa quête d'idéal passe par une méditation sur la couleur noire qu'il scrute , questionne , observe, et qu'il privilégie parce que explique l'artiste ''c'est la couleur qui offre la plus grande neutralité, la plus grande force, la plus grande rectitude, je l'utilise comme une patine et un hablillage . Pour moi, les autres couleurs seraient anecdotiques, seraient de la décoration.''
DOUCEUR SATINEE:
Et puis il y a le bois , matière essentielle et noble , que jean paul Blais découpe en panneaux, sculpte creuse, courbe en s'inspirant de la forme bombée de l'icône. Il crée ainsi des bas-reliefs sur lesquels le noir va se couler s'épaissir en couches succesives, puis se lisser se poncer patiemment jusqu'à l'obtention d'une douceur satinée et sensuelle. ''Auparavant je travaillais sur du papier à la cuve, il devenait de plus en plus gravé, le bois s'est imposé par nécessité d'épaisseur ''
Les oeuvres que jeanpaul Blais expose actuellement à la galerie d'Art Junod , à Nyon marquent une volonté accrue de densification, ainsi qu'une recherche de dépouillement pour aller à l'essentiel.
La couleur ocre à disparu au profit du noir à la patine soyeuse, miroir sur lequel la lumière joue, interfère animant l'oeuvre de secrètes vibrations. Les bas-reliefs, se découpent en puzzle mystérieux, se rythmes, de fissures , de rainures ou de fenêtres minutieusement agencées. Si parfois ils évoquent une croix,ou un visage totémique , ils ne sont pas descriptifs mais recèlent en leur coeur la mémoire d'une émotion, d'une vision. Comme le souvenir d'une fugace sensation vécue par l'artiste et qui en cheminant ''dans le silence de la pensée'' (Titre de l'exposition), a dicté le geste créatif''; ''En effet , il y a toujours un rapport avec le réel confirme l'artiste .
Fruit d'une activité mentale et d'une réflexion philosophique, les oeuvres de jean paul Blais sont non seulement de fascinante beauté mais surtout habitée de mémoires du temps , de la vie. Aussi mystérieuse que surprenantes, elles invitent à la contemplation pour nous parler de spiritualité comme e sensualité.
Françoise Gentinetta.

2013- Emission du 24 Mai 13 sur CANAL 9 CHRONIQUE CULTURELLE de Véronique Ribordy

-Le Nouvelliste le MAG 14 mai 2013- jean-marc Thétaz.
Matité ou brillance de la surface lissée, aspect résineux de l'émail, vibration de la lumière sur le bois qui s'enflamme dans votre regard, les bas- reliefs de jean paul Blais exposés actuellement à la Galerie Grande-Fontaine à Sion sont d'une grande rigueur et beauté. Ils parlent et envoûtent, émettent les signaux d'une pensée ou de poèmes à naître.
L'artiste a commencé sa carrière par le dessin fusain, la sculpture sur fer avant de retourner à une expression picturale sur papier à la cuve recouvert de nombreuses couches de peinture gravées. Le cheminement vers le bois est venu, avec le besoin de trouver une épaisseur.Il faut savoir que la surface des panneaux à l'instar des icônes est courbée: le bois est multiple, pluriel, divers, dans ses ses compressions et dépressions, il crée des pentes, des sentiers et des itinéraires tactiles qui conduisent notre regard et affine notre sensibilité.
Lignes pures.
Le bas-relief avec ses écritures abstraites est variation de nuances sur le noir ou le plus clair, l'ivoire.
Le noir qui ,lui, peut être sombre, lumineux, actif, passif, terreux ou volatile...
Comme dit Richard Aeschlimann de jean paul Blais" sa recherche incéssante s'applique à toucher ce que Rothko appelle la trilogie de la perfection mécanique, de la perfection spirituelle et de la beauté pour les sens au sein d'une forme unique"Les oeuvres de Blais sont d'une pureté impressionnante, avec des lignes formelles qui touchent à la perfection, il sait choisir le moment adéquat, la courbe juste, l'accord musical parfait entre l'intérieur et l'extérieur.
Langage en gestation.
Formes géométriques qui s'assemblent, s'imbriquent et se complètent, ensembles et sous ensembles, lumières qui se renvoient des éclats et des fragments d'énergie, plages de solitude, on se croirait en face d'un alphabet conceptuel et minimaliste qui côtoient les essences idéales d'un langage à concevoir et transmettre. Un langage en gestation, une pensée qui ondoie au fil des vents intérieurs.

2012- Le Dauphiné Libéré - ''Les sculptures murales de jean paul Blais sont appréciées de la jeune génération'' - Mars 2012 - Martine régnier

2012- Le Dauphiné Libéré - Evian les Bains
Puissance de l'inanimé, puissance de l'art: jp Blais expose ses "sculptures murales'' - Janvier 2012 - Martine Régnier.

2012- Le Messager - "Jean Paul Blais rapproche le bas-reliefs de l'art cinétique" - Février 2012

2011- Le Nouvelliste - "Pureté et vérité d'expression à l'espace Huis Clos" - Novembre 2011 - Jean-Marc Theytaz. (Exposition avec Beatriz Canfield)

2011- La Liberté - "Comme un piano silencieux: oeuvres murales pour dire le silence de la pensée" - Août 2011 - Jacques Sterchi.

2011- Le Lac - "Jean Paul Blais au Château d'Avenches" - Septembre 2011

2011- GuideLoisir 24H - "Jean Paul Blais: l'artiste Lausannois voit sa popularité grandir sûrement" - Août 2011 - Laurent Delaloye.

2011- Bieler Tag - "Stilles Denken in der Aufbahrungsdisco" - Janvier 2011 - Annelise Zwez.

-Journal du Jura - "L'Energie de Lorna Bornand et de Jean Paul Blais à Bienne" - Janvier 2011 - Jean-Pierre Aubert. (exposition avec Lorna Bornand)

- Le Lancéen - Exposition à la Ferme de la Chapelle: "Point-Ligne-Plan" - Octobre 2010 - Nicole Kunz. (Exposition avec Eliane Gervasoni, Jean-Michel Aebischer, Michel Ludi)

2010- GuideLoisir 24 H - "Cinq artistes de la Ferrari Art Gallery" - Mai 2010 - Laurent Delaloye.  

2010- La Côte, avril 2010 - Françoise Gentinetta.

-Une méditation sur l’esprit et la matière ?

De belle singularité l’œuvre du Lausannois Jean Paul Blais s’apparente à une quête philosophique, une longue réflexion contemplative sur la pensée, le temps, la matière et sur le noir, couleur de l’absolu. Après avoir longtemps travaillé sur des papiers de plus en plus épaissis par nombreuses couches de peintures, il s’est tourné vers le bois pour réaliser des bas-reliefs de surface légèrement bombée sur laquelle la couleur noire se transmute, accrochant des lumières changeantes et jouant parfois avec des éclats ivoirins.

Géométrie et sillons

Ce travail intériorisé se traduit de différentes manières, toutes marquées par une recherche de dépouillement. Tantôt ce sont des géométries assemblées en puzzle, recouvertes d’un noir ébène lissé jusqu’au satin, invitant irrésistiblement au touché. Ailleurs, la surface se creuse et se rythme de sillons, de rainures, de volutes, de stries fines irriguées d’une sève laiteuse dont le cheminement semble foré par quelque insecte habitant ces lieux. Parfois encore de petits motifs sculptés évoquent une écriture à décrypter délicatement du doigt, comme une sorte de braille secret.
Enfin, dans ses œuvres les plus récentes, l’artiste n’utilise que du bois brut, sans peinture, pour construire patiemment de minutieux cloisonnages aux allures de façades, de matrices, de loges.

 
-Le Régional, 3 mars 2010 - Magaly Mavilia.

Jardin secret

Œuvre de silence

Jean Paul Blais ne cherche pas, dit-il, à à évoquer, ni à décrire. Seul l’acte créatif importe pour transmettre à la matière le fruit de sa méditation, de son voyage mental. Un acte à chaque fois réinventé en de nouveaux dialogues avec la matière. Sous le titre: Le Silence de la Pensée, il expose actuellement une série de ses fascinants bas-reliefs à la galerie Junod.
Et pourquoi ce titre unique ? "C’est celui que j’utilise depuis toujours. Parce que j’aimerais que mon travail amène un apaisement, qu’il dégage de la tranquilité. Que l’esprit soit arrêté et laisse le silence s’installer. J’aime le moment où l’esprit est surpris et suspendu. Pour moi, l'enjeu de l'art est de ramener la personne vers elle-même, vers un peu d'apaisement."

Jean Paul Blais éprouve la matière à la patine d'une persévérance tranquille. Eloge à la lenteur et l'humilité de l'artisan auquel il se soumet. Le temps peut alors transmuter le bois brut en influx d'ébène et d'ivoire. Surface étale de loin, foisonnante de signes lorsque le regard s'approche. Du silence à sa résonnance, de la représentation à l'insondable. Dans le sillage de Monet ou de Soulages.
"J'aime bien que l'oeil soit interrogé, de près comme de loin, que l'esprit ne soit jamais rassuré de quelque chose. Quand l'esprit ne peut plus être celui qui rassure parce qu'il a tout compris, enfin il abandonne et le silence peut arriver. On est tranquilisé parce que l'on ne décortique plus. Et cet état nous fait du bien, il est réparateur".
Sans titre, les pièces de Jean Paul Blais conjuguent "Le silence de la pensée" au présent de cet espace qui vit en nous au-delà de toute représentations.

-La Liberté, 24 septembre 2009 - Jacques Sterchi

Jean Paul Blais travaille le bois, composant des bas-reliefs fait de pièces assemblées ou de surface rainurées. Sobriété méditative dans une pure matérialité, splendeur de la matière que l'on sent amoureusement travaillée. Sobriété toute tension résolues par l'harmonie.

-Le Nouvelliste, octobre 2007 - Véronique Ribordy.

Blais travaille la peinture comme un objet, on a envie de dire comme un corps.
Ce qu’il montre aujourd’hui ressemble à la maturité. Il peint sur bois, sur un bois épais et courbé comme une icône. La surface est griffée, burinée, creusée par un réseau serré de lignes recouverte par un alphabet barbare. Chaque pièce est travaillée selon une recherche de rythme avec des contrastes bois brut, noir, rouge. Assemblés en contrastes aléatoires, les pièces font alors l’effet d’une méditation sur le thème support-surface.

207- La Liberté, janvier 2007 - Monique Durussel.

L’art est corps à corps avec la matière

Jean Paul Blais se confronte avec la matière, Le Lausannois peint sur des panneaux de bois, des sculptures murales où l’artiste creuse des alvéoles qu’il répète sur l’ensemble de la surface qu’il peint ensuite en laissant parfois des plages brutes. Un travail fascinant, structuré qui ressemble à ces chemins que les insectes creusent inlassablement dans le bois.

-24 heures, mai 2003 - Françoise Jaunin.

Méditation tactile

On aurait presque envie de les découvrir du bout des doigts, les yeux fermés. Comme un braille poétique à décodage individuel. A Chexbres, Jean Paul Blais a aligné contre le mur ses petites stèles et ses vieux parchemins couverts d’alphabets oubliés, de paroles enfouies et de mots gravés dans la pâte. Sa peinture a le silence tactile et la peau scarifiée. Elle a tantôt la clarté fanée du temps qui efface, tantôt l’ombre de l’oubli qui recouvre. Les épidermes pâles de ses manuscrits sédimentent les couches de peinture comme s’ils hésitaient entre montrer et cacher, écrire et effacer. Et les écorces ténébreuses de ses monolithes de poche ont la noirceur du goudron qui absorbe la lumière et ne livre ses reliefs secrets qu’aux éclairages frisants.
Pour honorer la sortie du livre qui réunit les écrits sur l’art de Joseph Czapski (en co-édition avec l’Age d’Homme), la Maison des Arts a ponctué l’accrochage des œuvres de Jean Paul Blais d’un choix de peintures du Polonais. Le choc des contrastes souligne encore le caractère de chacune des deux œuvres : d’un côté la vie croquée sur le vif par la palette sonore de Czapski, de l’autre "Le Silence de la Pensée" (pour reprendre le titre de l’exposition) des pages d’écritures muettes de Blais.

-La Riviera, mai 2003 - Philippe Gagnebin.

La peinture dépouillée et méditative de Jean Paul Blais

Artiste vivant et travaillant à Lausanne, Jean Paul Blais présente ce printemps ses techniques mixtes, acryliques sur papier et sur bois, chez Richard Aeschlimann à Chexbres.
Il s’agit là, dans l’ensemble, d’une œuvre totalement non figurative, aboutissement d’un travail lent et patient, en complicité avec le temps. Le temps où s’accomplit la synthèse des couleurs et de la matière rassemblées.
"On ne peut pas aller, nous confie l’artiste, plus vite que la matière."

Au-delà de l’objet, son essence

Aucun excès, aucune rupture, aucune violence non plus ni aucune exubérance, dans ces œuvres qui traduisent une profonde intériorité, où ce n’est pas tellement l’objet qui importe, mais son essence. Il y a chez Jean Paul Blais une atmosphère tranquille, une certaine idée de silence et d’apaisement.

Une matière vivante

Le noir, l’ocre, l’orange, l’ivoire et autres couleurs chaudes dominent, chez cet artiste, à travers des lignes horizontales. Jean Paul Blais peint par couches successives, l’impression de volume provenant, parfois, du papier lui-même. Il procède aussi par abrasion, en creusant les surfaces des gouges, de la laine d’acier ou du papier de verre, donnant à ses peintures des airs de bas-reliefs que l’on voudrait pouvoir toucher, tellement cette matière est vivante.
De même, l’on découvre dans les œuvres de Jean Paul Blais un grand dépouillement, presque une ascèse proche d’un esprit monacal. L’on respire largement et sereinement face à ces fenêtres ouvertes sur des espaces harmonieusement maîtrisés. Et la méditation, ici, l’emporte sur toute autre considération esthétique.

 
-24 heures, septembre 1998 - Françoise Jaunin.

"A Chexbres, les taches claires d’André Siron et les sombres bitumes de Jean Paul Blais font se rencontrer les contraires sous le signe d’un commun laconisme"

Sur la toile, ils ne sont bavards ni l’un ni l’autre. Pas de forme figurée, pas d’histoire racontée, pas de décor planté. Presque rien, le silence, un murmure. Mais là où André Siron joue des transparences lumineuses et de vibrations colorées, Jean Paul Blais fait dans l’obscur, l’opaque et le recouvrement. Belle rencontre du jour et de la nuit, de l’ombre et de la lumière que celle, à l’enseigne de la Maison des Arts, du Neuchâtelois presque septuagénaire à la carrière féconde et bien remplie, avec le jeune Français de Lausanne qui signe à Chexbres sa première exposition.
(…)
L’ombre minérale en haut : sous les combles, Blais aligne ses palimpsestes bitumeux et ses persiennes closes qui sédimentent dans leurs profondeurs sourdes griffures, cicatrices et autres écritures effacées. Au silence léger et serein de Siron, il oppose ses silences enfouis, murés dans l’épaisseur des terres charbonneuses.
 

1998- La Riviera, septembre 1998 - Mireille Schnorf.

Jean Paul Blais rend sensible à l’œil et à la main les impressions gravées sur la cire ou l’argile de l’esprit. Subtil travail de matières.

L’austérité du thème de Jean Paul Blais ouvre paradoxalement de multiples voies à la méditation. L’artiste crée des matières qui évoquent les parchemins, les tablettes d’argile, les plaques de bronze et les dalles de marbre.
Les couches de papier à la cuve et de peintures acrylique, donnent des surfaces propices aux entailles et reliefs. Sur des blocs de bois, les noirs profonds polis, poncés et cirés prennent le toucher soyeux du marbre travaillés en grains et reliefs divers.

Strates de la pensée

Le travail de ces matières est en soi un processus de sédimentation et d’impressions comparables à celui de la pensée. Des archaïques lames d’argile ocre, beige rosé, et des plaques de vieil ivoire jauni ou bruni, les mémoires anciennes affleurent en rythmes linéaires réguliers, gravés en bâtonnet ou de signes cunéiformes. On voit ensuite les trames se croiser dans des tons rose et vert pâle sur des surfaces évoquant des peaux. Des triangles cousus en silhouette de forteresse ou de cape arlequin marquent la complexité des sillons de la pensée.
Les surfaces se gaufrent de grilles d’écriture serrées, traversées de lances vert jade ou partagées par une colonne médiane. Des stries horizontales parlent pour un mur antique de briques érodées, fondement immémorial de la pensée. On songera aussi à la peau où se gravent impressions et blessures.

Noir de terre et marbre

Aux gammes d’ocre, s’opposent les noirs brou de noix de la glèbe ou de la tourbe, rejoignant par des chevelures de graminées un horizon vieil ivoire. Des profondeurs de la terre inconsciente monte une végétation fragile. Des noirs plus profonds suggèrent le marbre des stèles gravées, rongées ou de dalles piétinées au long des siècles dont seuls les bords gardent l’esquisse de tracés.

Un traitement singulier des papiers produit la sensation visuelle de plaques de bronze ancien dont le vert sombre griffé et gravé reluit comme une cuirasse.

(…) Reliefs infiniment suggestifs, par leur austérité et leur archaïsme raffiné (…)